À l’accueil de jour de Chambéry, les infirmières et la psychiatre de l’Équipe Mobile Précarité et Psychiatrie reçoivent des demandeurs d’asile en consultation.

Ils viennent déposer leurs mots, s’efforcent de nommer leurs souffrances, d’évoquer leurs cauchemars et leurs peurs, laissant échapper un sanglot, un cri de colère.

Entre le monde des soignants et celui des patients, les interprètes jouent le rôle de passeurs, tentant de rendre au langage sa force et sa singularité.

De séance en séance, les exilés cherchent à se réapproprier leur récit et esquissent leur reconstruction.

At a drop-in center in France, asylum seekers come for consultations with a mental health support team for vulnerable people. They come to get their words out, to give voice to their sufferings, to evoke their nightmares and fears, sobbing, with cries of anger. In between the world of the caregivers and the patients' world, interpreters play the part of gatekeepers, trying to recreate strength and individuality through language. From session to session, the exiles seek to reclaim their own narrative and sketch out their reconstruction.